Faits marquants de l’année 2022 En 2022, 9,2 MW d’installations photovoltaïques ont été raccordées au réseau électrique, ce qui représente une augmentation de 4,1% du parc photovoltaïque en un an. On note également le démantèlement de la batterie NaS de Bras des Chevrettes (qui était un prototype expérimental mais dont la technologie est désormais obsolète par rapport au lithium et montre un intérêt économique moindre au vu des autres technologies disponibles), d'où une déconnexion de 1 MW sur le réseau. Pour la partie charbon/bagasse/biomasse, une diminution de la puissance installée est observée résultant d'une perte de puissance due à la conversion biomasse de l'unité Bois-Rouge. Enfin, s'agissant de l'éolien, on observe une déconnexion de 1,4 MW à la suite du remplacement du parc historique de Sainte-Suzanne par de nouvelles éoliennes (4 actuellement en service) et une reconnexion à venir de 11 MW (5 éoliennes restant à mettre en service en 2024).
Parc de production d'électricité
Puissance raccordée au réseau en 2022 : 932,8 MW
Depuis 2019, la puissance présentée dans ce tableau est la puissance raccordée au réseau électrique par contrat, sauf pour la centrale charbon-bagasse de Bois Rouge et la centrale hydroélectrique de Rivière de l’Est pour lesquelles la puissance installée a été considérée afin d’assurer la continuité des données avec les années précédentes.
Puissance raccordée au réseau électrique au 31 décembre 2022 : 932,8 MW
Puissance installée sur le réseau au 31 décembre 2022
Du fait d’arrondis, des écarts peuvent être constatés sur certains totaux.
L’énergie renouvelable non synchrone est une énergie produite et injectée sur le réseau par intermittence car elle dépend directement des conditions météorologiques. Elle n’est pas pilotable par le gestionnaire de réseau. Les énergies photovoltaïque et éolienne sont non synchrones.
L’année 2022 voit l’augmentation du parc photovoltaïque se poursuivre après une croissance très rapide entre 2008 et 2012 (croissance annuelle moyenne de près de 142% sur la période) et un ralentissement depuis 2013 avec un taux de croissance annuel moyen de 5,9%. Globalement, le parc de production évolue peu d’année en année.
Évolution du parc en service de 2000 à 2022 en MW
Répartition des unités de production en puissance en $BUTTON1
En termes de puissance installée sur le réseau de l’île, 46% (427,6 MW) du parc de production à partir de ressources renouvelables exclusivement est influencé à la hausse par l’augmentation des systèmes photovoltaïques mais également suite à l'introduction de la biomasse solide lors de la conversion biomasse du l'unité de Bois Rouge.
Les autres moyens de production ont également évolué :
- Mixtes (les tranches des centrales Albioma qui utilisent du charbon et de la bagasse et la TAC qui utilise du bioéthanol et du gazole) : 21%, soit 443,6 MW;
- Exclusivement au charbon, fioul et au gazole : 37%, soit 342,6 MW (diminution de la puissance installée due à la conversion biomasse en cours des unités de production);
- le stockage, avec la batterie lithium-ion de Saint-Leu et celle de Cratère de Saint-Benoît (Abondance) : 1%, soit 10 MW.
Production d'électricité
Production électrique en 2022 : 3 064,3 GWh (263,5 ktep)
Production d'électricité
Il s’agit de l’offre électrique nécessaire pour répondre à la demande (production électrique nette livrée sur le réseau). En 2022, la production électrique livrée sur le réseau est de 3 064,3 GWh soit 263,5 ktep. La production électrique provient pour 62,3% des énergies primaires fossiles (pétrole et charbon, incluant également les huiles usagées indifférenciables du charbon) et pour 37,7% des énergies renouvelables. La part renouvelable est en augmentation (+9 points) par rapport à 2021.
En 2022, la production électrique connaît une légère diminution de 0,8% par rapport à 2021, année de reprise d'activité à la suite de la baisse de production importante liée à la crise sanitaire de 2020. Elle passe donc de 3 089,3 GWh en 2020 à 3 064,3 GWh en 2021. La production électrique d’origine renouvelable augmenté de 32,7% par rapport à 2021 suite à une augmentation de la production à partir de l'hydraulique (+77,2%) et la mise en service de la 1ère tranche convertie à la biomasse sur ALBIOMA BOIS ROUGE en septembre 2022 qui fonctionne aux pellets de bois.
Les énergies fossiles sont en diminution globale de -14% dans le mix électrique entre 2022 et 2021, avec une légère diminution de production globale l’année 2022 où les besoins se sont stabilisés après la crise de 2020 (année particulière sur les besoins et productions d’électricité, face au contexte sanitaire et également pour pallier la baisse des énergies renouvelables).
Production électrique totale par type d’énergie $BUTTON1 en GWh
La part des énergies renouvelables est fortement liée aux productions annuelles à partir de l’hydraulique et de la bagasse. Ces deux productions sont généralement fortement liées à la météorologie (pluviométrie et ensoleillement), avec une année 2022 qui connaît une pluviométrie en hausse par rapport à 2021 (+21,3%). La hausse de l’hydraulique (+77,2%) s’explique par la remise en service de la centrale de la Rivière de l’Est suite aux travaux significatifs réalisés en 2021et ayant impacté la production (422,1 GWh en 2022 contre 217,6 GWh en 2021). 2022 représente ainsi la 2ème année record en termes d'hydraulique.
Concernant la baisse de la production à partir de la bagasse (-16%) en 2022, le volume de canne est moins important que l’année précédente (-16%), la teneur en fibre est plus élevée mais elle ne compense que partiellement la dégradation des conditions de fonctionnement de la campagne sucrière (augmentation des consommations de vapeur notamment).
Les années 2020 et 2019 ont un mix électrique similaire, qui évolue en 2021 avec une diminution de la part des EnR dans la production électrique. En 2022, ce mix électrique a évolué de façon significative avec une part des EnR plus importante : 37,7% en 2022 contre 28,2% en 2021.
Évolution de la production d'électricité de 2000 à 2022 en GWh
En 2022, la production électrique a diminué de 0,8% par rapport à 2021 (-25 GWh). Après une année 2020 marquée par une diminution de la production d’électricité, l’année 2021 voit sa production électrique augmenter. Elle se stabilise en 2022, tout en restant à un niveau légèrement supérieur à celui de 2019 (dernière année pleine précédent la crise de 2020). La croissance de la production d’électricité ralentit et tend à se stabiliser : depuis 2010, elle est en augmentation de 1,3% par an en moyenne, contre 4,5% par an en moyenne sur la période 2000-2010.
L’année 2022 a été marquée par une pluviométrie plus importante par rapport à 2021, ce qui explique en partie l'augmentation constatée de production hydroélectrique (+77,2% entre 2021 et 2022).
En 2022, la production électrique à partir des énergies renouvelables est de 1154,5 GWh, soit une augmentation de 284,7 GWh par rapport à 2021 (+32,7% entre 2022 et 2021). La production renouvelable de l’année a été la plus importante enregistrée depuis 2000.
Concernant la production électrique à partir d’énergies fossiles, elle connaît a contrario une diminution de 311,7 GWh entre 2021 et 2022 principalement à la faveur de la production hydraulique.
On note une augmentation de 3,2% de la production à partir du fioul et du gazole et une diminution de 37,7% à partir du charbon. Depuis 2021, l'ordre du mérite (ou merit order), qui est le principe économique consistant à utiliser les moyens de production électrique les moins chers en priorité, a été largement modifié du fait de l'augmentation significative du prix du CO2 et des combustibles. Depuis, les moyens de production au fioul sont utilisés en base et ont augmenté de 4,2% pour atteindre 1 293 GWh en 2022. Les moyens de production électrique au charbon sont utilisés en semi-base afin d'ajuster la production lorsque les énergies renouvelables ne sont pas suffisantes.
En 2022, la production hydraulique a augmenté de 276,3 GWh pour un total de 634 GWh. Elle impacte directement la production électrique au charbon qui a diminué de 352,4 GWh pour un total de 581,1 GWh. La production d'électricité à partir du gazole non routier sert à ajuster la production pour répondre aux besoins de consommations ou bien lors d'indisponibilités fortuites sur les autres moyens de production du territoire. Ainsi, lors de la pointe du soir, des moyens très rapides (les TAC du Port et Saint Pierre) peuvent être démarrées pour répondre aux pics de demande. Finalement, les énergies fossiles représentent 62,3% du mix électrique en 2022.
Production et puissance maximum mensuelles
La puissance maximale appelée en 2022 est légèrement inférieure à celle de 2021 mais est similaire à celle appelée en 2018. Depuis 2018, la puissance maximale appelée varie entre 486 et 502 MW.
On notera également que les puissances appelées maximales les plus faibles se situent globalement entre les mois d'avril et juillet depuis 2018 (soit en période dite hivernale, moins de recours à la climatisation) mais tendent à se déplacer à partir de 2021 entre les mois de juin à septembre.
Concernant les puissances maximales les plus fortes, elles sont appelées entre décembre et mars (période estivale) depuis 2018.
Production électrique et puissances maximales appelées
En 2022, la pointe de demande instantanée a atteint son maximum au mois de février contrairement à l'année précédente où le maximum a été atteint en janvier en 2021. En 2020, ce maximum était atteint en mars (période de confinement) et en décembre pour les trois années précédentes. Les pointes sont liées aux hausses de températures (période d’été austral). Plus il fait chaud (principalement en été), plus on consomme d’électricité (plus de climatisation).
De mai à juillet, les températures étant plus fraîches, le recours à la climatisation diminue.
De juillet à décembre, la production électrique a aussi tendance à augmenter du fait de l’augmentation des températures d’une part et de l’activité sucrière qui a un impact sur la consommation électrique d’autre part. (Source : Météo France)
Le seuil de déconnexion, c’est-à-dire le seuil au-delà duquel la production électrique à partir d’énergies non synchrones peut être déconnectée du réseau pour ne pas mettre en péril son équilibre (le choix de la déconnexion revient au gestionnaire de réseau), est passé à 35% en décembre 2018. En 2022, ce seuil a été atteint en septembre, octobre et novembre, et n’a pas donné lieu à la déconnexion. Il n’y a eu aucune déconnexion d’installations photovoltaïques depuis 2019. Autrement dit, l’intégralité de l’énergie produite par les installations photovoltaïques a été injectée en 2022. Pour rappel :
2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | |
---|---|---|---|---|---|
Nombre de jours avec déconnexions | 7 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Énergie non injectée sur le réseau en raison de ces déconnexions en MWh | 138,0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Récapitulatif de la situation électrique
De 1995 à 2000, la production électrique a augmenté en moyenne de 6,3% par an. De 2000 à 2010, la production électrique a augmenté de 4,4% par an en moyenne.
Enfin, de 2010 à 2020, la production électrique a augmenté en moyenne de 1,3% par an.
La croissance de la production électrique s’explique par l’augmentation croissante de la demande en électricité (malgré les diminutions constatées en 2018 et 2020), même si l’augmentation est moindre depuis 2010.
Faits marquants de l’année 2022 37,7% de la production électrique a été réalisée à partir des énergies renouvelables à La Réunion en 2022 ; ce chiffre correspond à une augmentation de 34,6% par rapport à 2021 qui s’explique par des conditions climatiques favorables à la production renouvelable, notamment d'origine hydraulique. On peut noter par exemple entre 2022 et 2021, une hausse de la pluviométrie de 21,3%.
Part des EnR dans le mix électrique
Réseau électrique
10 813 km de lignes électriques haute tension en 2022
En 2022, il y a 24 postes sources sur l’ensemble de l’île. Le nombre de postes de distribution publique HTA/BT a augmenté pour atteindre 4 767 postes en 2022 (+95 par rapport à 2021).
Réseau électrique haute tension (63 kV)
La longueur du réseau électrique de l’île de La Réunion en kilomètres est présentée dans le tableau ci-dessous :
En km | Réseau aérien | Réseau souterrain | Réseau sous-marin | Total |
Variation 2022/2021 |
---|---|---|---|---|---|
HTB (63 kV) | 422 | 94 | 34 | 550 | + 5,3% |
HTA (15 kV) | 978 | 2 781 | 0 | 3 759 | + 1,5% |
Basse tension (230 V et 400 V) | 3 714 | 2 790 | 0 | 6 504 | + 1,8% |
Part du réseau | 47,3% | 52,4% | 0,3% | - | - |
Consommation d'électricité
Consommation électrique en 2022 : 2 820 GWh
Consommation d'électricité par type de client
La consommation électrique estimée à fin 2022 est de 2 820 GWh.
On estime que les actions d’efficacité énergétique menées en 2022 ont permis d’éviter une consommation de 75,1 GWh. Cette consommation se détaille selon les clients « tarif bleu » et « tarif vert ».
Un décalage est constaté entre l’évolution de la production et de la consommation chaque année. Cette différence s’explique par le fait que la consommation est estimée à partir de la relève des compteurs dans l’attente du déploiement complet des compteurs numériques qui permettra d’avoir des données plus fiables.
La nomenclature actuelle d’EDF regroupe les clients sous 4 catégories, qui sont les suivantes :
- Les gros consommateurs : clients alimentés au niveau de tension HTA, quel que soit l’usage (les industriels, les hôpitaux, les aéroports…)
- Les collectivités locales (usage déclaré du contrat) : collectivité, service public ou éclairage public, avec alimentation BT (inclus BT+)
- Les clients professionnels (usage déclaré du contrat) : agriculteur, professionnel et service commun d’immeuble, avec alimentation BT (inclus BT+)
- Les clients particuliers (usage déclaré du contrat) : domestique (inclus BT+, il y a des clients domestiques au niveau de tension supérieur à 36 kVA).
Cette nomenclature permet de présenter une vision relativement large des consommations par clientèle.
Suivi des estimations de consommation électrique et du nombre de clients par tarification de 2005 à 2022
Segmentation de la clientèle et part dans la consommation $BUTTON1
Conformément à la délibération de la CRE 2018-071 du 22 mars 2018 portant sur le projet de comptage évolué, EDF a commencé à déployer des compteurs numériques sur le territoire de La Réunion. Ainsi, à fin 2022, il y a 348 600 compteurs numériques installés dont 343 900 sont d’ores et déjà communicants. Environ 445 000 compteurs numériques seront déployés à La Réunion d’ici à fin 2024. Leur déploiement permettra un suivi plus précis de la consommation électrique.
Pour les bilans énergétiques de La Réunion depuis 2012, une partie des clients « collectivités locales » en tarif vert est comptabilisée dans les clients « gros consommateurs ».
Focus sur la consommation électrique domestique
En 2022, la consommation électrique domestique totale est de 1 313 GWh. Cela correspond à une consommation moyenne de 3,53 MWh par abonné, en baisse de 0,1% par rapport à 2021 et de 1,51 MWh par habitant.
En 2021, la consommation moyenne par abonné était de 3,54 MWh soit 1,49 MWh par habitant.
Consommation électrique domestique
Consommation d'électricité par commune
L’influence de la taille de la population des communes explique en partie les grandes différences entre les consommations électriques annuelles sur le territoire. Les écarts proviennent également de la forte différence de leurs activités économiques, industrielles et commerciales.
Entre 2017 et 2018, la consommation totale d’électricité avait globalement diminué, puis augmenté de 1,6% entre 2018 et 2019 et enfin diminué à nouveau de 1,6% entre 2019 et 2020.
Entre 2020 et 2021, la consommation avait augmenté de 3,0% avec une hausse de consommation de 4,0% uniquement sur le territoire de la TCO.
En 2022, nous constatons des consommations plus ou moins stables sur l'ensemble des territoires excepté la CASUD avec +2,8%. La CINOR baisse de -0,9% sur son territoire.
La carte ci-dessous représente la répartition de la consommation du territoire selon les communes en 2022. Sans surprise, la consommation est concentrée dans les communes les plus peuplées.
Consommation électrique par $BUTTON2 en $BUTTON1